La démarche engagée est sociale mais également environnementale et lisible dans les circuits courts mis en œuvre à travers l’activité d’agriculture urbaine et dans la construction des bâtiments. Les architectes ont opéré des choix constructifs pour répondre à un double enjeu : être sobre en ressources matières et en énergie. Les bâtiments ont été pensés suivant les principes de conception bioclimatique. Les matériaux biosourcés ont été prescrits dans la structure des constructions, bâties en ossature bois et isolées en paille et le réemploi de matériaux a été privilégié. L’eau de pluie est intégralement récupérée et réutilisée sur site pour l’arrosage et le nettoyage. Les choix ont également été guidés par l’objectif d’intégrer la question sociale et faciliter l’exploitation des locaux. Par exemple en écartant les matériaux trop fragiles et les dispositifs trop complexes en maintenance. Les systèmes de chauffage (pelés bois) et de ventilation (double flux) ont ainsi été choisis pour favoriser l’efficacité énergétique mais aussi faciliter la maintenance des bâtiments.
L’opération dans son ensemble, qui représente un coût total de 3 millions d’euros, a été construite et pérennisée sur un modèle économique qui repose notamment sur un bail à construction à long terme mis à disposition par la ville de Paris, propriétaire du foncier. Le projet a par ailleurs bénéficié d’un soutien politique de la part de la ville de Paris et d’un accompagnement de la mairie locale identifiés comme des facteurs de succès structurants.
Jeudi 27 juin 2024 de 14h30 à 16h30
Le cycle « Ils & Elles l’ont fait ! », fruit du partenariat entre la SDIT (Sous-direction de l’innovation pour les transformations) et l’IGPDE (Institut de la gestion publique et de développement économique), s’est poursuivi jeudi 27 juin 2024 par une visite apprenante de la Ferme du Rail, un espace d’agriculture urbaine dans le 19e arrondissement de Paris lauréat de l’appel à projet « Réinventer Paris ».
Une trentaine de participants issus des ministères de la Transition écologique et de la cohésion des territoires et de l’Économie et des finances sont venus découvrir le projet et les démarches engagées dans le cadre de la Ferme du Rail, première ferme de polyculture et d’insertion située à Paris sur la parcelle du 2 bis rue de l'Ourcq, dans le 19e arrondissement.
Accueillis et guidés par Clara Simay, architecte co-gérante de la SCOP d’architecture Grand Huit et Thibaut Delaunay, encadrant technique de l’association Travail et vie à la Ferme du rail, ils ont pu découvrir ce tiers lieu à vocation sociale et écologique qui accueille une programmation mixte, gage d’échanges et d’ouverture sur le quartier, comprenant : un centre d’hébergement et de réinsertion sociale porté par Atol 75 ; une résidence sociale étudiante portée par Bail pour tous ; des locaux d’activité agricole et des espaces d’agriculture urbaine portés par l’atelier-chantier d’insertion (ACI) Ferme du Rail ; ainsi qu’un restaurant, Le Passage à niveau.
L’ambition initiale du projet, portée par des habitants et des associations du 19e arrondissement de Paris, était de « créer un lieu pour réunir les questions de l’hébergement et du travail » mais aussi un lieu tourné vers le quartier à travers une offre de services organisée autour d’un écosystème d’acteurs impliqué. La Ferme du Rail vise ainsi l’insertion de personnes précarisées en envisageant le travail comme levier de réinsertion activé dès la phase de chantier, puis dans le cadre d’activités de maraîchage, de polyculture pour expérimenter diverses méthodes en milieu urbain (permaculture, culture en sac, verger, champignonnière, culture sous serre), de collecte et de valorisation de biodéchets et d’entretien d’espaces paysagers pour une diversité des apprentissages. Les déchets sont récoltés auprès de restaurateurs du quartier et issus des activités de maraîchage, compostés sur site (composteur électromécanique et extérieur) puis utilisés comme substrat sain aux cultures. L’exploitation des 500 m² d’espaces cultivables représente deux tonnes de fruits et légumes par an produits de la graine à l’assiette. La production est directement valorisée sur site par le restaurant qui accueille les habitants et les travailleurs.
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